« Le devoir de mémoire est un devoir de chaque génération. Nous ne venons pas au monde de nulle part, nous sommes le résultat d’expérience vécue. L’apport d’Alexandre Tanev à la culture bulgare du milieu du 20ème siècle doit être préservé et la commémoration du 90ème anniversaire de sa naissance est une excellente occasion. C’est un grand bonheur pour moi de voir que ses collègues partout où il a travaillé ont accueilli avec enthousiasme l’idée d’organiser des concerts. Le cycle de concerts aura lieu dans plusieurs villes du pays. Il aimait beaucoup Véliko Tarnovo et s’y rendait chaque fois qu’il en avait l’occasion. Il sera fêté dans l’ancienne capitale bulgare dans le cadre de "La Musique des Temps", à Plovdiv ses œuvres sont à l’affiche du festival international „ Journées de la musique à la Maison des Balabanov “. Le 2 juin prochain est programmé un concert au Conservatoire National de Musique où il a enseigné de longues années. Toujours au Conservatoire le public pourra assister à la projection du film que la chaîne de télévision publique BNT a tourné sur lui en 1996. L’édition de juin  du festival international de Baltchik, sur la Mer Noire fêtera lui aussi le compositeur, en mettant à l’honneur son oeuvre et ses chansons seront étudiées dans les ateliers de musique chorale pour choeurs d’enfants et chœurs mixtes. A l’automne, ce sera au tour de la ville de Gabrovo à programmer un concert de ses compositions lors des Journées de la Musique de Chambre. Le point d’orgue du cycle de concerts sera le concert du Philharmonique de Sofia avec au programme des  œuvres de mon père. Et c’est à l’Union des compositeurs bulgares de clore les commémorations.

La professeure Borislava Tanéva est l’auteure d’une étude approfondie de l’œuvre de son illustre père, qui lui a permis d’y découvrir des éléments et des traits inédits. 

« Je n’avais pas réalisé que j’avais joué l’intégralité de ses compositions pour piano – depuis les pièces pour enfants, jusqu’à ses deux concertos pour piano et orchestre. L’étude portait sur ses œuvres pour clavier dans le contexte de l’ensemble de son œuvre. J’étais sûre de connaître ses œuvres dès leur genèse, si l’on peut dire, pourtant j’ai découvert des corrélations harmonieuses dans des œuvres datant de différentes époques. Le professeur Tanev soutenait la thèse que la partition chorale est une partition pour orchestre et affirmait aussi que la voix humaine est un instrument de musique capable de sortir et de moduler des sons propres à cet instrument. Je n’ai pas en vue uniquement la chanson emblématique Pizzicati mais bien d’autres compositions. Mon père a un immense apport au chant choral bulgare des années 60-80. Nous lui devons aussi des compositions pour orchestre, des pièces vocales et instrumentales, trois oratorios, deux concertos pour piano et orchestre, un concerto pour cuivres et percussions.

Je voudrais ajouter que les concerts seront accompagnés de dix panneaux, illustrant différentes périodes de sa vie ou divers genres musicaux dans lesquels il a composé. Cette exposition nous rappellera des personnes et des thèmes qui lui étaient chers.  »

Version française Roumiana Markova