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21e édition du Festival "Koukerland" à Yambol

Qui ne connaît les koukers bulgares ? Ces personnages anthropomorphes qui prononcent des formules incantatoires et accomplissent strictement et scrupuleusement un rite que nous ont légué les Thraces… Des hommes vêtus d'épaisses fourrures de chèvre ou de mouton, qui se coiffent d’un masque horrifiant et agitent une ceinture de sonnailles qui produit un son tonitruant. Et tout cet attirail pèse lourd, jusqu’à 50 kilos !

Nous voici plongés dans l’atmosphère du festival des Koukers, une des plus anciennes célébrations rituelles dont les origines nous font remonter dans l’Antiquité, bien avant que les Bulgares n’arrivent dans la péninsule des Balkans pour y fonder leur Etat. Et cette coutume est présentée dans toute son authenticité dans l’exposition itinérante du Musée régional d’histoire de Yambol, intitulée « Carnaval des koukers : féerie de couleurs, magie et mystères », qui depuis 2017 présente les costumes des personnages de ce rituel dont la Bulgarie est fière…


Les explications de Stéphane Bakardjiev, conservateur du Musée :

Nous avons sélectionné 16 costumes de la région de Yambol qui est connue sous le nom de « Koukerland », étant le pays d’origine du plus grand nombre de koukers en Bulgarie. En plus des reconstitutions des personnages et des rituels, nous avons aussi 6 tenues avec leurs masques, issus de différents coins de la Bulgarie, qui diffèrent d’une région à l’autre.

Le carnaval des koukers à Yambol /Bulgarie du Sud/ est organisé normalement au début du Grand carême pascal, précédé du Dimanche du pardon.


Déguisés, les participants au rituel, arborent des masques terifiants et des dizaines de grelots autour de la taille qui annoncent leur passage. Une coutume bien bulgare, parvenue des temps païens, avant l'adoption du christianisme en 9ème siècle et préservée tout au long de l'histoire bulgare. Cette coutume est réservée aux hommes qui revêtent d'épaisses fourrures de chèvre (ou mouton), cachés derrière leurs masques terrifiants. Les koukers sont censés chasser les démons et les mauvais esprits à l'arrivée du printemps. Les hommes dansent lourdement en faisant un maximum de bruit avec leurs ceintures de cloches. Chaque masque est unique, fabriqué par son porteur. La plupart des masques représentent une construction en bois sur laquelle sont collés des morceaux de peaux de chèvre, de tissu, des brisures de miroirs. Les masques représentent encore des animaux tels le taureau, le bélier, la chèvre. On peut aussi voir des masques très proéminents ornés de corbeaux empaillés, les ailes déployées. Certains masques ont 2 visages - un gentil et un méchant. Ils symbolisent la nature controversée de l'homme. Enfin, les couleurs dominants sont le rouge pour le soleil, le feu et le renouveau, le blanc pour l'eau et la lumière et le noir qui est la couleur de la terre.

Les masques que nous exposons sont fabriqués dans la peau de mouton ou de chèvre, et ils se terminente en haut par deux cornes.Une fois de plus, je tiens à souligner que les rituels des koukers ne sont interprétés que par des hommes.

Du 26 au 29 mars, l’exposition sera à Plovdiv et les visiteurs pourront voir, en plus des masques, des photos et des archives sur l’évolution du carnaval des koukers au fil des époques.

Nos archives remontent au tout début du 20e siècle. Les visiteurs pourront admirer, car c’est de l’admiration qu’ils suscitent, les masques et costumes traditionnels, qui reflètent toute la symbolique des koukers, à savoir chasser les mauvais esprits à la veille du Grand carême pascal et former des vœux de santé, fertilité et récoltes abondantes


Il faut savoir qu’au début du 20e siècle, les cortèges des koukers ne sont connus et organisés que dans certaines régions de Bulgarie, alors que de nos jours il y en a partout. Et il est tout à fait normal que l’authentique soit quelque peu occulté par le côté divertissement du carnaval, tel qu’il est connu partout en Europe…

Effectivement, ces dernières années, la coutume des koukers se transforme en un véritable défilé de carnaval, dit en conclusion Stéphane Bakardjiev. – Et je pense à l’apparition des femmes-koukers, ce qui était impensable il y a des années, ou encore d’autres personnages qui n’ont rien à voir avec la pratique authentique de ces rituels. Or, je pense qu’au-delà du côté divertissement, il faut rester fidèle à l’authenticité de cette coutume ancestrale.”

 Yambol accueillera du 27 février au 1er mars la 21e édition du Festival "Koukerland".




Photos: BGNES et archives




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