Depuis plus de 20 ans, Yavor Nédelchev, originaire de Silistra, travaille comme gestionnaire du Service d'entretien ménager / housekeeping manager/ dans un grand hôtel de Varna, ce qui ne l’empêche pas de s’occuper de ses ruches :

Le tourisme et l’apiculture sont deux activités que j’essaye de concilier depuis des années, sans pour autant bâcler l’une au profit de l’autre. Cela fait 20 ans que je suis dans le secteur touristique, dont 16-17 ans dans la navigation, et les 4 dernières années, j’ai travaillé à bord d’un bateau qui faisait des croisières sur les grands fleuves européens, la Seine, le Rhône et le Danube.

20 ans dans le tourisme et déjà 10 ans à bichonner mes abeilles pour lesquelles j’ai une vraie passion. J’ai 200 ruches, situées au village Ovtchaga, pas loin de Provadia /près de Varna sur la côte Nord de la mer Noire/. Je récolte plusieurs variétés de miel, surtout du miel d’acacia, mais aussi de tilleul, du miel de tournesol et de chardon qui pousse en grande quantité dans la région. Je produis aussi de la propolis et de la cire d’abeille…

Ces dernières années, l’apiculture se heurte à pas mal de difficultés, ce qui fait que le commissaire européen en charge de l’Agriculture et du développement rural Phil Hogan insiste pour que le budget alloué à l’apiculture dans la future PAC passe de 36 à 62 millions d’euros.

On est tous confrontés aux difficultés de l’apiculture qui demande de gros investissements et qui a réellement besoin des fonds européens ou du Fonds national « Agriculture », explique Yavor Nédlechev. – Le marché lui non plus n’est pas très facile et chaque producteur a l’obligation de proposer le miel issu de sa région uniquement. Sinon, les programmes européens, surtout en soutien des jeunes agriculteurs, sont intéressants et débloquent des aides au secteur. 

Nous avons l’habitude de dire que le miel bulgare est exceptionnel. Est-ce bien vrai ?

Pendant les nombreuses années que j’ai passées à bord des paquebots, sillonnant les mers et les océans, j’ai visité de nombreux pays et je me suis intéressé au miel vendu sur place. J’ai cherché aussi à voir si le miel bulgare était présent dans les rayons des magasins. La Bulgarie est 3^e pour la diversité de ses herbes aromatiques et c’est un des plus gros producteurs de plantes médicinales et d’huiles essentielles. Et notre miel contient toute cette gamme d’arômes, ce qui fait sa différence. Le miel bulgare est surtout exporté en Allemagne, moi personnellement, je ne vends qu’en Bulgarie…

Et qu’en est-il des perspectives du tourisme bulgare ?

Sans hésiter, je dirais que pour moi, la Bulgarie est le plus beau pays au monde ! Nous avons une nature exceptionnelle, une côte merveilleuse, suffisamment de stations d’hiver et de villégiatures en bord de mer, une grande richesse de sources thermales, plus de 520 dans le pays ! Par le débit de l’eau minérale qui jaillit de la terre, la Bulgarie est 2^e après l’Islande. Sans oublier notre situation géographique. Bref, toutes les conditions sont réunies pour que le secteur touristique se développe à grands pas. Mais il faut encore fournir beaucoup d’efforts pour que les résultats soient à la hauteur. Attirer du personnel de qualité, surtout des jeunes, qui doivent suivre une formation adaptée pour acquérir un savoir et un savoir-faire qui assurent un bel avenir à ce secteur porteur de l’économie bulgare…

Récit : Sonia Vasséva

Crédits photos: Yavor Nédelchev