La 21e journée de la mobilisation anti-gouvernementale se déroulera sous forme d’une Mobilisation-meeting national à Sofia. Près de 12 mille personnes ont réagi aux appels sur le réseau social Facebook » Transperçons le pouvoir sourd avec notre voix ! ». Le coup de départ sera donné à 19.00H et les organisateurs ont annoncé que leurs « vacances » - un camp de tentes dans le triangle du pouvoir en face du bâtiment du Conseil des ministres commencent après le meeting jusqu’aux démissions demandées (du gouvernement et du Procureur général de la République – n.d.l.r.).

"Sur l’antenne du programme “Horizon” de la Radio nationale bulgare, le politologue Milen Lubenov a annoncé qu’il observe toujours un gouvernement qui a perdu sa légitimité et que ce n’est qu’au prix de grands efforts qu’il réussira à rester au pouvoir.

Il considère qu’il sera difficile pour ce gouvernement de rester en place jusqu’aux prochaines législatives (en mars 2021 – n.d.l.r.). Il y a déjà eu 16 remaniements ministériels au cours des trois et demies dernières années. On observe des capacités insuffisantes et une perte de légitimité très sérieuse. De ce point de vue la mobilisation a jusque-là enregistré un succès en attirant l’attention internationale sur la Bulgarie avec un accent sur la corruption."

Tous les citoyens ont leurs préférences politiques et leurs partis favoris. Il est évident que la mobilisation est civile, dit Milen Lubenov.

„Au cours de cette mobilisation j’ai rencontré des gens qui sont au courant de ce qui se passe et qui ne rêvent pas uniquement, mais insistent pour un diffèrent avenir de la Bulgarie“ – évoque le chef d’orchestre bulgare de renommée internationale Yordan Kamdjalov. Une grande partie de la vie du maestro s’est passée en dehors de la Bulgarie, mais le tricolore national est la cause qui inspire et donne de la force à la mobilisation anti-gouvernementale à Sofia.

„La misère en Bulgarie est totale“, souligne dans une interview pour la RNB le chef d’orchestre en comparant le pays dans son état actuel au “Titanic qui chavire”“.

Il est persuadé qu’au niveau de la structure et de l’organisation de la mobilisation il y a d’énormes malentendus mais en dépit de cela il pense que la nécessité de changement radical de la gouvernance de la Bulgarie n’a pas d’alternative.

Il confie qu’il n’a pas peur pour le futur de ses 5 enfants et se souvient du passé quand il a été sur les pavés jaunes en tant qu’écolier en 3e en 1989 (le début de la transition à la démocratie en Bulgarie) avec son père.

Selon lui, les organisateurs de la mobilisation font des erreurs, ils veulent les choses d'une manière immature, grossière et agressive.

Que faisons-nous – nous jetons une eau usée et sale pour verser ensuite une autre eau a demi salie et impropre … La Bulgarie a besoin d’une eau limpide. La Bulgarie doit mettre fin aux compromis à tous les niveaux“.

Le musicien considère que les remaniements ministériels sont cosmétiques:

„Je ne m’intéresse pas à la cosmétique. J’ai besoin de changements radicaux et profonds. Je ne sais pas qui les fera mais si cela n’arrive pas d’ici 2025, nous tous nous perdrons beaucoup. Je pense que le peuple bulgare devrait commencer à se rassembler et discuter des manières dont chacun pourrait être utile … Nous ne devons pas rester le public face à la destruction de ce pays. Nous tous, nous devons prendre l’initiative et ne pas seulement protester, mais ressusciter ce pays avec notre propre exemple personnel. Lors des manifestations j’ai croisé des gens comme moi, des gens qui ne s’intéressent pas aux géométries politiques. Des gens qui demandent tout simplement une vie plus digne, plus réelle, plus pure et non pas une Bulgarie tombant en ruines.“