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Les résultats des municipales ne changeront guère la structure gouvernementale

Photo: BGNES

Deux semaines avant le coup d’envoi de la campagne des municipales du 29 octobre, certains partis n’ont pas encore dévoilé leurs candidats maires dans les diverses communes. Ces élections suscitent tout de même de l’intérêt, car elles déterminent le développement des collectivités territoriales.

Ces élections étaient attendues de longue date, parce qu’avant la formation du gouvernement on pensait que ce serait un combat entre le statu quo et le changement. A présent on voit que les tensions subsistent à l’intérieur de la coalition dirigeante et ces municipales auront certainement un effet sur la gouvernance nationale, dit au micro de RNB-Plovdiv le politologue de l’institut de sondage "Gallup International Balkan" Svétlin Tatchev en ajoutant :

Svétlin Tatchev
C’est à Sofia que le combat sera le plus acharné, parce que c’est là que la coalition libérale a le meilleur potentiel électoral. Il sera intéressant de voir si son candidat réussira à percer. Les luttes intestines dans la communauté démocratique de la capitale entre les nouveaux libéraux pro-occidentaux de « Poursuivons le changement-Bulgarie démocratique » qui soutiennent Vassil Terziev et les démocrates plus conservateurs des années 90 qui optent pour Vili Lilkov créent une opposition entre communistes et anticommunistes au sein de la communauté démocratique, aussi paradoxal que cela puisse sembler. Reste à voir qui sera le candidat de GERB, car ce parti a une forte influence à Sofia.

Ce n’est pas un hasard, car c’est des noyaux durs des électeurs que dépendra la victoire.

A de rares exceptions près, je ne vois aucun parti en dehors de GERB et le MDL qui ait fait de sérieux efforts ces dernières années pour entretenir la puissance de ses structures locales. Leurs principaux adversaires de « Poursuivons le changement » ont décidé dès le départ de former un parti digital et continuent de négliger les structures locales. Maintenant ils présentent un tas de candidats maires sans avoir de structures au niveau local, espérant que les structures fragiles de « Bulgarie démocratique » leur donneront leur soutien plein et entier et feront la campagne à leur place, commente sur la RNB le politologue Ivo Maev.

Ivo Maev
Selon lui cette attitude de PlC rend sa coalition avec BD très déséquilibrée.

BD a reçu des villes où il est d’ores et déjà clair qu’il ne gagnera pas en raison de la forte présence du MDL, note Ivo Maev. BD obtient le droit de présenter des candidats maires dans des villes comme Kardjali, Razgrad, Targovichté ou Silistra. Il ne peut pas les gagner pour des raisons démographiques et le vote traditionnel pour le MDL là-bas.

Il est très important pour les partis au pouvoir de ne pas être désagréablement surpris après l’annonce des résultats, dit sur la TV publique le politologue Tontcho Kraevski :

Tontcho Kraevski
Pour que la construction qu’ils ont formée, et donc le gouvernement, puisse survivre, GERB et PlC-BD doivent éviter les victoires trop décisives les uns contre les autres. Si GERB triomphe dans la plupart des chefs-lieux de région et PlC-BD n’arrivent pas à les en déloger, ces derniers auront une bonne raison de quitter la coalition, parce que cela signifierait que leurs électeurs ne soutiennent pas leur politique de coalition avec GERB. Le même argument pourrait être utilisé par GERB, si ce sont eux qui subissent trop de défaites.

La coalition, le Conseil des ministres et la majorité parlementaire resteront unis, quels que soient les résultats des municipales, déclare de son côté sur la RNB le politologue Slavi Vassilev :

Slavi Vassilev
Quoi qu’il arrive, les forces d’attraction qui maintiennent cette majorité en place sont bien plus puissantes que les forces de séparation. Le leader de GERB Boyko Borissov ne va pas dissoudre la coalition avant que lui et son parti n’aient pris le pouvoir (après la rotation de 9 mois des premiers ministres négociée avec PlC-BD). Je pense que ce gouvernement tiendra au moins 9 mois, jusqu’à ce que chacun des partenaires ne décide que son intérêt politique de dissoudre la coalition est plus grand que celui d’y rester.

Edition : Yoan Kolev

Version française : Christo Popov

Photos : BGNES, Radio Plovdiv, Facebook /Ivo Maev, Annie Pétrova



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